Etude : la cigarette électronique, meilleur substitut à la cigarette
UNE ETUDE SUR 12 MOIS QUI DEVRAIT CLORE LE DEBAT SUR L'EFFICACITE DE LA CIGARETTE ELECTRONIQUE EN TANT QUE DISPOSITIF DE SEVRAGE
Le vaporisateur personnel ou e-cig est un appareil électronique complexe qui attise les inquiétudes de nombreux observateurs. Via ses composantes électriques (batterie, résistance, chipset, etc…) et son principe actif (le e-liquide), ce dispositif engendre les débats les plus acharnés sur la santé publique depuis ces dernières années. En effet, les pro-vapoteurs et les écoles anti-vapotages se sont affrontés à coup de recherches scientifiques pour convaincre la société de consommation, et surtout les autorités gouvernementales, de la nocivité ou des vertus de l’e-cig. Cependant, aucune étude profonde n’a pu aligner les deux camps à défaut de preuves sérieuses. Parmi les débats les plus récurrents, celui de la nocivité des ingrédients (PG/VG/Nicotine, additifs, etc…) exposés à la chauffe d’une résistance, ou encore la libération d’éléments cancérigènes dans les vapeurs issues des cigarettes électroniques font légions. Dans la même rubrique, la capacité du dispositif à sevrer les fumeurs revient systématiquement dans les affrontements, de sorte à accuser l’appareil de porte d’entrée vers le tabac d’une part et de prôner son efficacité en tant que substitut nicotinique par excellence d’autre part. Concernant ce dernier sujet, une étude britannique menée par une quinzaine de médecins pourrait bien clore le débat sur le potentiel de la cigarette électronique en tant que substitut nicotinique via une expérimentation profonde et méticuleuse effectuée sur une population de 886 fumeurs. Dans les détails, cette recherche visant à comparer les impacts des différentes méthodes de sevrage tels que les patchs, les médicaments et autres thérapies avec la cigarette électronique a révélé l’extraordinaire potentiel des e-liquides à réduire l’addiction au tabac. En effet, en divisant les sujets par groupe (avec des méthodes de sevrages différents), ceux qui ont été exposés au traitement via la cigarette électronique ont affiché les meilleurs résultats avec 18% de réussite contre 9% seulement pour les autres substituts. Par ailleurs, l’expérience a été poussée sur 52 semaines afin d’analyser le comportement et la perception générale des participants. Dans cette perspective, le groupe vape a témoigné d’une meilleure transition (via une réduction de toux et de muqueuse plus rapide) par rapport aux autres groupes, prouvant encore une fois la capacité de la cigarette électronique à faciliter le sevrage pour les fumeurs.UNE EFFICACITE PROUVEE
Les études scientifiques ne constituent pas les seules preuves de l’efficience de la vape en tant que substitut nicotinique. Si la recherche publiée par le New England Journal of Medecine a levé le voile sur la comparaison des différentes méthodes de sevrages, les chiffres qu’il a rapportés se reflètent également sur les statistiques. En Angleterre comme en France, le dispositif a grandement participé à la réduction du tabagisme si l’on se fie aux données publiées par certains organismes. A titre d’exemple, Santé publique France avait affirmé en juin que près de 700 000 fumeurs avaient réussi à mettre un terme (ou du moins réduire leurs consommations journalières) sur 7 ans via la cigarette électronique. Dans cette perspective, Santé publique France indique que les utilisateurs de cigarette électronique avaient réussi à partager leurs habitudes entre la cigarette traditionnelle et le vapotage et que 80% d’entre eux avaient pu réduire leurs consommations en trois ans. Bien évidemment, ces données sont loin de confirmer la totale efficacité du dispositif à sevrer (jusqu’à 0 consommation) cependant, ils corroborent avec l’étude britannique qui a tenté de prouver le potentiel grandissant des e-liquides à réduire la dépendance des fumeurs aux cigarettes par rapport aux patchs et autres méthodes traditionnelles.L'ARRET TOTAL N'EST PAS UTOPIQUE
L’étude publiée par le New England Journal of Medecine a tracé la route vers l’approfondissement des recherches sur le potentiel de la cigarette électronique en matière de sevrage. Quelques mois plus tard, l’University College London a poursuivi ces expérimentations avec une autre étude plus large menée sur 19 000 fumeurs. Mise en œuvre par quatre chercheurs, l’étude portait notamment sur le comportement des fumeurs face aux dispositifs de sevrage existants actuellement. Parmi ces 19 000 fumeurs questionnés, 16% ont adossé l’abandon du tabac via des substituts nicotiniques. Dans la même rubrique, 95% de ces fumeurs repentis ont affirmé l’efficacité de la cigarette électronique durant le processus, tandis que 82% avaient misé sur la Varénicline. En prenant la peine de décortiquer ces chiffres, on pourra conclure que sur les 19 000 fumeurs ayant tenté de quitter le tabac, 3040 avaient notamment réussi et que la raison du sevrage était soit attribuée à la cigarette électronique soit à la Varénicline. En somme, cette étude annonce la cigarette électronique comme l’ultime substitut nicotinique qui offre les meilleures chances au fumeur, mais promet également un taux de réussite élevé allant de la simple diminution jusqu’au sevrage total.DES DONNEES QUI DEVRAIENT MOTIVER LA FRANCE DANS SA POLITIQUE DE REDUCTION DU TABAC
Bien que les recherches au niveau de l’hexagone ne sont pas allées aussi loin concernant le potentiel de la cigarette électronique, ces données devraient inspirer le gouvernement dans la mise en œuvre de son programme de réduction du tabac d’ici 2022. En effet, le prix du paquet de cigarettes a déjà franchi la barre des 9 euros pour ce mois de novembre et devrait atteindre les 10 euros en 2020 suivant le PNLT (Programme national de lutte contre le tabagisme). Ceci étant, la considération d’une issue de secours viable doit être pensée en amont, et ce, afin d’optimiser le sevrage ou limiter les possibles trafics illégaux de tabac provenant des régions voisines. En résumé, ce genre d’étude pourrait bénéficier aux autorités comme aux fumeurs dans le sens où l’e-cig fait déjà partie du quotidien de milliers, voire des millions de gens sur l’ensemble du territoire français.
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