La prise de poids après l'arrêt du tabac

De nombreux fumeurs hésitent encore à sauter le pas et à arrêter complètement le tabac car ils redoutent une éventuelle prise de poids. En effet, chaque année, une majorité de ceux et celles qui ont expérimenté le sevrage tabagique gagnent en moyenne 2 à 5,5kg. Simple gêne pour certain, véritable argument dissuasif pour d’autres, quelle est la relation en la prise de poids et l’arrêt du tabac ?

ARRETER DE FUMER N'ENTRAINE PAS FORCEMENT UNE PRISE DE POIDS

L’arrêt du tabac est souvent synonyme de gain de poids dans l’esprit du public. Une étude démontre d’ailleurs qu’une personne prend en moyenne 2 à 5,5kg dans l’année qui suit son sevrage. Pourtant, il faut garder à l’esprit que cette règle n’est pas gravée dans la pierre. 30% de ceux qui se sont sevrés du tabac ne subissent aucun changement notable dans leur apparence physique. Une personne sur trois ayant arrêté de fumer ne constate aucun changement pondéral ; tandis qu’une personne sur deux ne gagne que 4 à 5kg dans les dix ans qui suivent sa décision. De plus, une fois passé le cap crucial des deux ans sans tabac, la prise de masse devient substantielle.

DES MODIFICATIONS DANS LA PERCEPTION DES GOUTS ET DES ODEURS

Fumer procure naturellement du plaisir. Cependant, cet acte modifie également notre perception des saveurs et des odeurs. Lorsque la fumée des cigarettes voyage dans les voies respiratoires, elle affecte subtilement les muqueuses qui se trouvent sur son passage. La bouche, le palais, la gorge et les papilles gustatives sont partiellement dérangées dans leur fonctionnement et perçoivent les goûts (sucré, salé, acide, amer, doux, …) différemment. Ces derniers deviennent moins prononcés. Les dommages apportés par une longue période de tabagisme ne disparaissent pas du jour au lendemain. Ainsi, une personne ayant décidé d’arrêter de fumer sera attirée vers des aliments aux saveurs plus fortes, dans les premiers jours. Des produits sucrés, riches en lipides, trouveront particulièrement grâce à ses yeux. Qui plus est, la consommation libère de la sérotonine, garant du plaisir, qui l’encourage à en ingurgiter une grande quantité. Ainsi, en préférant les snacks et sucreries aux aliments plus sains (comme les fruits et les légumes), de nombreux ex-fumeurs ont tendance à gagner du poids lors des premières semaines de sevrage. Deux semaines après l’arrêt du tabac, vous renouerez progressivement avec votre odorat et vos papilles gustatives. La nourriture vous paraîtra à nouveau normalement délicieuse.

LA NOURRITURE COMME SUBSTITUT A LA CIGARETTE

Il faut se l’avouer, dans la majorité des cas, fumer relève plus de la dépendance que du plaisir. Lorsqu’une personne décide d’arrêter de fumer, elle est souvent obligée de recourir à un substitut pour compenser son manque. Malheureusement (ou heureusement), la nourriture se présente comme une alternative de choix. En effet, grignoter procure un sentiment de plaisir similaire à celui fourni par la nicotine contenue dans la cigarette. De plus, il aide à voir la vie sous un meilleur jour en trompant l’ennui, en réduisant le stress, ou tout simplement en décuplant le sentiment de bonheur. Le grignotage permet de goûter à la nostalgie de la cigarette : un snack ressemble énormément à un paquet de cigarettes. Vite déballés, remballés, rangés et savourés, tous deux garantissent un instant de pur plaisir.

LE GRIGNOTAGE POUR REPONDRE AUX SYMPTOMES DU SEVRAGE

Arrêter de fumer n’est certainement pas un geste anodin. Cet acte perturbe fortement le métabolisme et engendre des conséquences plus ou moins appréciables. Grignoter permet de lutter efficacement contre les symptômes de manque dus au sevrage. La crainte d’échouer dans son entreprise ou encore la peur de changements indésirables dans son apparence physique lui fait subir une pression conséquente. Consommer de la nourriture grasse et sucrée permet de contourner le problème. En effet, ce type de snack est considéré comme des « aliments réconfortants » : ils procurent à l’organisme un sentiment de satisfaction émotionnelle qui occulte efficacement le stress et l’anxiété. L’arrêt de la cigarette cause également des troubles du sommeil qui affectent directement le comportement alimentaire. La personne gagne systématiquement un plus gros appétit.

CONCLUSION

Le sevrage tabagique représente une période à la fois importante et éprouvante pour toutes les personnes ayant décidé de se passer de cigarettes. Le grignotage permet de compenser son besoin en nicotine, même s’il est souvent synonyme de prise de poids. Cependant, rassurez-vous : l’arrêt du tabac est loin de promettre une prise systématique de poids.