Vape Tour : Thaïlande, interdiction totale de la cigarette électronique

LA CIGARETTE ELECTRONIQUE ET LA THAÏLANDE NE FONT PAS BON MENAGE
A l’instar du Brésil, de l’Argentine et d’autres pays asiatiques comme le Singapour, la Thaïlande s’est rangée du côté des vapo-sceptiques, et ce, depuis 2014. C’est notamment le gouvernement qui a introduit l’interdiction totale d’utiliser, de vendre ou de détenir des cigarettes électroniques dans les murs du royaume pour des raisons de "santé publique". En l’occurrence, les autorités se sont penchées sur le caractère incitatif du dispositif qui selon eux, risque d’introduire les jeunes au tabagisme. Au même titre que les shishas, le vaporisateur personnel est donc considéré comme des passerelles pour la cigarette, un véritable fléau qui tue près de 81 000 personnes chaque année dont 10% sont des fumeurs passifs.LES VOYAGEURS SONT CONCERNES PAR LA PROHIBITION
En novembre 2019, les autorités de régulation du tourisme et plus précisément la Toursim Authority of Thaïlande (TAT) a rappelé cette règle primordiale érigée en 2014 qui s’applique aux résidents comme aux visiteurs du pays. Dans cette perspective, l’institution a précisé que les touristes sont non seulement appelés à respecter les règles concernant le tabagisme dans les lieux publics et autres espaces fermés (qui est formellement interdit) mais aussi la prohibition totale des cigarettes électroniques sur le sol thaïlandais. Ainsi, tout visiteur du pays est convié à laisser son matériel de vapotage ainsi que les accessoires qui y sont affiliés (comme les clearomiseurs, les e-liquides, ou même les accumulateurs) afin de prévenir les sanctions administratives et pénales prévues par la législation interne. [BOUTIQUE]LES PROCES DU VAPOTAGE COUTENT TRES CHER
L’histoire horrifiante de Cécilia Cornu et de sa famille en février 2019 nous rappelle combien la Thaïlande est stricte en matière de détention de cigarette électronique sur son territoire. Suivant les faits, cette touriste du Var avait atterri à l’aéroport avec une ferme intention de profiter de ses vacances en compagnie de ses proches. A peine entrée dans l’administration douanière, la Française a sorti sa cigarette électronique sans connaître les règles en vigueur. Aussi, quatre policiers l’ont rapidement interpellée en arrachant le dispositif de ses mains avant de demander 40 000 Bahts (plus de 1100 euros à l’époque) pour la relâcher, ce qu’elle refusa d’exécuter après s’être rendue compte de la tentative de corruption. Par la suite, Cécilia a été embarquée vers le commissariat alors que les griefs qui lui sont reprochés n’ont pas été communiqués par les policiers, tandis que son passeport a été confisqué en vue d’une expulsion. Son procès a finalement été fixé le 7 février pour aboutir à une amende de 23 euros alors que les frais de justice et d’avocats s’étaient amassés pour culminer jusqu’à 8000 euros. Cependant, l’enfer ne faisait que débuter, car les services de l’immigration ont également décidé de la poursuivre, ce qui l’a menée à passer quatre jours et quatre nuits dans une prison aux conditions innommables.LA CIGARETTE TRADITIONNELLE BIENTOT CENSUREE
Suivant l’histoire infernale de Cécilia, il faut se rendre à l’évidence que la sévérité des autorités thaïlandaises à l’égard de la cigarette électronique dépasse largement le cadre du matériel. En effet, c’est une véritable chasse au tabac que le gouvernement local s’applique à exécuter depuis plus de 5 ans. En profondeur, c’est toute l’industrie du tabac qui est visée par la mesure sachant que de nouvelles mesures contre la cigarette traditionnelle qui est aujourd’hui préparée par les autorités du royaume. Dans la conjoncture actuelle, le tabac, sous quelle forme qu’il soit est interdit sur les plages ( conformément à une réglementation introduite en novembre 2017) tandis que la censure de la cigarette est fixée à 5 mètres autour des entrées et sorties de tout lieu public, y compris les aéroports !LES FUMEURS INVOQUENT LE DROIT DE JOUIR D'UNE ALTERNATIVE POUR LEVER L'INTERDICTION DE LA CIGARETTE ELECTRONIQUE
Devant la détermination du gouvernement d’éradiquer complètement le vapotage, voire le tabagisme sur le territoire thaïlandais, les partisans de la cigarette électronique demandent qu’une issue soit ouverte pour alléger leur processus de sevrage devant la réglementation actuelle. En 2018, un débat qui avait rassemblé des universitaires et des vapoteurs avait approfondi le sujet avant de déboucher sur l’idée que le gouvernement devrait reconnaître le droit pour des solutions de réduction des risques. A cet effet, le séminaire a pesé le pour et le contres de cette proposition en avançant l’idée qu’une censure stricte de l’utilisation de la cigarette électronique ouvrirait la voie aux contrebandes, ce qui augmenterait les risques d’exposition aux produits toxiques et dangereux pour la santé.
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