A partir d’une traduction triviale, le terme « High End » désigne la qualité « haut de gamme » dans le langage des vapoteurs. Il s’agit notamment d’un niveau de finition élevé qui concerne non seulement la qualité d’une cigarette électronique (ou de ses pièces), mais aussi de son rendu à partir d’une construction bien pensée qui promet une meilleure expérience à son utilisateur, que ce soit en matière de goût ou de sensation.
Si le High End se réfère aujourd’hui à la notion de luxe, via des matériaux rares et peu accessibles aux petites bourses (résistance en or, argent, etc…), sa définition initiale se rapprocherait plus d’une qualité technique élevée que seuls les moddeurs, soit les bricoleurs avides de rendus plus corsés et plus profond que ceux offerts par les industriels, peuvent atteindre via des expérimentations électroniques et mécaniques approfondies.
Ainsi, les rares vapoteurs qui détenaient ce genre de produit se limitaient aux experts du montage de box et de résistances via les atomiseurs reconstructibles (RTA, RDA, et RDTA plus tard), ce qui n’a pas manqué d’allumer la flamme concurrentielle chez les grosses boîtes. Au fur et à mesure de la célébrité du High End, les clones et autres supercheries ont rapidement suivi les sentiers battus.
Actuellement, le High End ne reflète plus cette image haut de gamme, bien que quelques constructeurs sérieux aient décidé d’approfondir la notion pour satisfaire les vapoteurs les plus exigeants. Effectivement, certaines enseignes telles que Aspire ont été les premières à creuser la piste pour vulgariser le concept, afin de le rendre plus accessible aux utilisateurs qui ne peuvent pas attendre les files d’attente chez les moddeurs (car oui, l’ère du High End a bien gavé certains spécialistes du montage artisanal).
Parallèlement, la finition High End perdra en notoriété au fur et à mesure que les fabricants de matériels proposent des alternatives plus ou moins attractives comme les sub-ohms et les mods électroniques à modes de sorties réglables (Wattage variable, contrôle de température, mode courbe) …faisant paraître la qualité basique d’une vapeur (sensation et goût) au second plan et notamment après les gros nuages et les hits fracassants !
Enfin, le High End concerne également les e-liquides, car une qualité de rendu de luxe est foncièrement dépendante d’une formule bien préparée. Aussi, les e-liquides High End, concurrencés par les « premiums » des compositeurs grand public de e-Liquides avaient également leur mot à dire sur le marché… ceci étant, les réglementations sur la TPD et autres directives limitatives des arômes autorisés dans les vapes estomperaient rapidement cette ère !
LE HIGH END, UNE QUESTION DE QUALITE
L’arrivée de la cigarette électronique sur le marché occidental dans les années 2010 (vers 2012 en France) annonçait une révolution de l’industrie du tabac via le substitut nicotinique proposé par les e-liquides. En quelques années, la consommation du produit s’est accrue d’une façon exponentielle, traduite par une adoption massive par les fumeurs à la recherche de solutions salvatrices pour leur addiction au tabac.
Depuis, c’est la course aux meilleurs appareils qui soutient la vente des e-cigs et dans une large mesure, et cette tendance qui se rapporte à la technologie ne tardera pas à créer un fractionnement du marché avec des produits d’entrée, de moyenne, et de haute gamme qu’on appellera « High End ». Vous l’aurez compris, le High End, c’est une catégorie de matériels et de produits du vapotage qui prône une qualité supérieure… rare et hors de prix !
Tout commence avec des clearomiseurs préparés artisanalement par des bricoleurs connaissant parfaitement les rouages du système (montage des résistances, calcul des valeurs électroniques). Ces derniers ambitionnent notamment une vapeur plus réaliste, plus amusante, et bien plus originale que celle procurée par les versions « stock » des industriels. Dans cette perspective, ces rares connaisseurs se penchent sur des projets osés en redéfinissant la technologie à leur manière via des clearomiseurs reconstruits (via les atomiseurs reconstructibles notamment).
Faisant échos de leurs prouesses, ces « moddeurs » lanceront systématiquement la tendance du High End qui se définit comme des pièces optimisées et attise la curiosité, mais surtout l’argent des vapoteurs. Au fil des années, bon nombre de clearomiseurs et box (mais aussi des e-liquides) High End auront permis à ces bricoleurs acharnés de créer un marché parallèle et concurrentiel aux entreprises, cependant leurs clients devaient laisser de côté la parcimonie.
UNE MODE QUI A RAPIDEMENT DECLINEE
Vers 2013-2014, les constructeurs de cigarettes électroniques et compositeurs d’e-liquides ont finalement trouvé la parade pour faire la concurrence aux High End en proposant des articles tout aussi attractifs sans pourtant ruiner la clientèle.
D’une part, l’apparition d’une nouvelle génération de cigarette électronique capable de libérer des vapeurs aussi denses que des chaudières fera de l’ombre à la puissance des clearomiseurs et box fabriqués artisanalement par les moddeurs. Étant donné que l’euphorie collective des vapoteurs s’orientait plus vers la performance que la qualité du rendu, les résistances sub-ohms ultra-accessibles ainsi que les box électroniques proposant des modes de sorties variables mettront fin à l’hégémonie du High End.
D’autre part, le marché de niche que constituait le High End souffrait d’un environnement réglementaire et marketing toxique, de sorte que des contrefaçons et des arnaques viennent salir sa notoriété. Parallèlement, le High End a été victime de sa propre philosophie de sorte à créer un amalgame entre qualité de vapeur et qualité esthétique de la cigarette électronique. En fin de compte, le haut de gamme est revenu dans sa définition basique qui se rapporte au luxe (matériaux en or, finitions chromées, etc…).
LE HIGH END TOUCHE LES E-LIQUIDES
Si les clearomiseurs et autres atomiseurs reconstructibles se rapprochent plus de la notion de High End, il faut rappeler que les e-liquides font également partie de l’aventure. Sachant que l’histoire de la vape tourne essentiellement autour des saveurs et de l’esthétique de la vapeur, de nombreux compositeurs de solutions aromatisées ont surfé sur la vague du High End pour démarrer leur business.
Ceci étant, l’histoire des e-liquides « haut de gamme » traversera la même péripétie que les matériels (atomiseurs, clearomiseurs, box etc…) dans le sens où les entreprises se sont accaparées de la tendance avec une solution similaire et moins cher.
Les e-liquides High End seront donc caricaturés et retranscrits en « premium » chez les fabricants de e-liquides officiels, tandis que l’accès aux ingrédients de luxe permettant de fabriquer les meilleures solutions chez soi (DIY) sera étranglé par les diverses réglementations. En profondeur, la conception d’un e-liquide maison reste l’alternative favorite des grands vapoteurs, mais la vente de ces produits ne constitue plus une affaire rentable.
RENDRE A CESAR CE QUI APPARTIENT A CESAR
En résumé, la tendance High End a connu une belle épopée avant l’apparition des mods électroniques et des résistances sub-ohms, qui sont désormais capables d’offrir des rendus plus ou moins équivalents à ceux des fabrications artisanales.
Cependant, ce revers du marché n’ôtera pas la notoriété du High End dans son essence, car les vapoteurs méticuleux des moindres paramètres reconnaissent la différence entre une vapeur issue d’un montage surpuissant (fabrication industrielle) d’un montage optimisé (fabrication artisanale), bien que cette délimitation ne soit plus aussi franche. Ainsi, le High End restera un territoire réservé aux méticuleux de et sensibles de la qualité intrinsèque (restitution des saveurs, profondeur).